De Nova Villa à Francheville
En l'an 805, Charlemagne confirme les donations et privilèges dont jouissaient, dans le pays Lingon (Evèché de Langres), les églises et monastères dont les archives avaient été anéanties par l'invasion arabe.
La charte perdue, c'est son fils, Louis le Pieux qui, en 817, confirma à nouveau les propriétés de l'abbaye de Saint-Seine. Mais dans le territoire de Cestres, il y avait un village nommé Nova Villa, appartenant au roi, dans la circonscription duquel se trouvaient des terres que des hommes libres avaient données autrefois à l'Abbaye de Saint-Seine.
Le voisinage de ce "fiscus régius" était une source de contestations, les droits des parties n'étant pas distincts. (Le terme "fiscus régius" vient du mot latin fiscus, qui signifie panier, et régius qui veut dire royal. Il désigne le trésor royal).
Il y avait évidemment deux pouvoirs face à face. Alors Waremberg, abbé de Saint-Seine, lors du pasage du Roi Charles le Gros en 886 à Langres, lui montra les titres de l'Abbaye dont les termes étaient trop vagues, et le pria de faire cesser un état de choses qui entretenait de fâcheuses hostilités entre la Couronne et l'Abbaye. Charles le Gros abandonna tous ses droits sur le fisc de Neuvelle, signa de sa main cette donation (qu'il appela dans l'acte "une inspiration divine") et la scella de son anneau impérial.
Nova Villa passa alors, avec ses dépendances, sous la puissance monastique : maisons, édifices, manses, serfs, terres incultes et cultivées, prés, vignes, bois et paquiers, eaux, cours d'eau, officinal, tout devint la propriété des moines. Ils eurent sans partage un "fiscus régius" dont les dépendances s'étendaient même sur d'autres territoires.
Il est étonnant que Neuvelle (Nova Villa) n'ait pas été signalée par aucun acte du moyen-âge, et dommage que le diplôme de Louis le Pieux, d'une grande importance pourtant, reste dans le vague au sujet des dépendances accordées aux moines. En 886, le cartulaire de Saint-Seine fait mention de Nova Villa Francorrum qui devint plus tard Villa Francorum et par la suite Francheville.
Quelques dates dans l'histoire de Francheville
1240 : un document signale "ad villam Franche-ville".
1371 : Le Terrier de Châtillon signale le Hameau de "Praalay", la maison Milot, deux puits remarquables sur la route de Cinq-Fonts.
1385 : une sentence est rendue en faveur des habitants de Francheville contre l'Abbé de Saint-Seine au sujet du guet, de la garde et des fortifications de l'abbaye.
Au XVème siècle déjà, le village de Neuvelle est signalé comme détruit et abandonné.
1625 : Gérard Dehan, Chambrier de l'abbaye est Seigneur de Francheville
1655 : Francheville et Prairay dépendent de l'office du Chambrier.
1671 : le 23 octobre, rupture du bail de Francheville que tient Bernard Petitot. Il déclare que ce n'est pas son fait de tenir une ferme car on ne peut s'accorder avec les habitants de Francheville...
1700 : La Jurée de Francheville, cédée aux religieux de Cluny depuis une sentence arbitrale confirmée par une bulle papale (Innocent VI, en 1355 en Avignon) est rachetée à ces religieux de Cluny.
1772 : Autorisation de vendre les matériaux de la chapelle de Prairay, absolument en ruines, ainsi que le terrain.